Camolli Louis Auguste

Né à Toulon (Var), le 31 mai 1903, fils d’un ouvrier à l’Arsenal maritime, Camolli fréquenta les cours de l’école Rouvière et fut réformé temporaire. Employé de banque, il entra à la mairie de Toulon comme journalier au service des eaux en juin 1924. Il était chargé de la station de stérilisation des eaux par l’ozone du Revest et habita dès lors cette commune. Titularisé deux ans plus tard, il était ouvrier spécialiste en électricité, le 16 juillet 1936. Marié en octobre 1927 à Revest, il eut un fils qui ne reçut pas de sacrements religieux.

Socialiste SFIO, Camolli représentait la section du Revest au premier congrès fédéral, le 3 décembre 1933, après la scission. Il devint conseiller municipal, le 5 mai 1935, avec 79 voix sur 159 inscrits. Secrétaire de la section socialiste, il occupait les fonctions d’adjoint au maire au début de la guerre. Il était aussi franc-maçon. Secrétaire de la section de la Ligue des Droits de l’Homme, président des Faucons rouges jusqu’en 1938, il était le correspondant du Petit Provençal.

Mobilisé dans le Génie à Montpellier en avril 1940, sa carrière subit des péripéties. Relevé de ses fonctions le 15 janvier 1941, il fut réintégré en mai 1944 et était en congé sans solde en novembre 1944 puis partit à la retraite par anticipation comme conducteur chef de travaux, le 15 juillet 1945.

Son domicile fut perquisitionné le 17 décembre 1940. Relevé de ses fonctions, le 7 janvier 1941, « attendu que l’attitude de cet employé est de nature à compromettre l’oeuvre de redressement entreprise par le gouvernement », il fut réintégré, le 1er décembre 1941, « dans un but d’apaisement ». Il séjourna quelque temps à Bordeaux puis revint dans la région toulonnaise où il renoua des liens avec les milieux résistants. Membre de l’AS, en relation directe avec le chef toulonnais, Orsini (voir ce nom sur le Maitron), à partir de mai 1943, Camolli était agent du réseau. Fr. Azur. Il fut au cœur du service cartographique et donna de nombreux renseignements (armement, fortifications, mouvements de troupes). Il donna aussi des informations sur les points faibles des troupes allemandes en vue d’un éventuel débarquement.

Lors de la libération de la région toulonnaise et du Revest, Camolli joua un rôle dirigeant et, à la tête du Comité local de Libération, il présida la délégation municipale qui ne prit pas vraiment ses fonctions durablement.

Élu en avril 1945, sur la liste « d’Union républicaine antifasciste », Camolli devint adjoint au maire. Réélu en 1947 et en 1953 (il n’était plus adjoint), il militait toujours à la SFIO et appartenait à la Franc-Maçonnerie.

Remarié en 1952, Camolli était entré comme chef de l’usine de stérilisation des eaux de La Valette et occupait le logement de fonction jusqu’à sa retraite comme ingénieur subdivisionnaire en 1968.

Il mourut au Revest le 30 mai 1971. Ses obsèques furent civiles ; la presse publia des articles : « Une noble figure de la Résistance disparaît » titra République.

SOURCES DU MAITRON : Arch. Dép. Var, 2 M 7 35 3, 18 M 95, 3 Z 2 12, 3 Z 2 14, 3 Z 4 20. — Arch. J. Charlot (CRHMSS). — Renseignements fournis par J.-M. Guillon, par la veuve de l’intéressé et par le service des pensions de la mairie de Toulon. — Presse locale.

J. Girault

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